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Les Réflexes Archaïques : Socle des Apprentissages

Qu'est-ce qu'un réflexe archaïque ?

Un réflexe archaïque est un mouvement automatique et involontaire, déclenché par un stimulus (bruit, changement de position...). Il en existe plus de soixante-dix qui apparaissent dès le début de la vie foetale. Le pédiatre en évalue quelques-uns juste après la naissance pour s'assurer du bon fonctionnement neurologique de l'enfant (marche automatique, agrippement, réflexe de moro...).

A quoi servent les réflexes archaïques ?

Ils participent au développement du bébé, in utero, lors de sa naissance par voies naturelles puis dans ses premiers mouvements autonomes. Ils ont un rôle de protection et sont indispensables pour le développement sensoriel, moteur, cognitif et émotionnel de l'enfant.

Les réflexes archaïques émergent in utero ou durant les tous premiers mois de vie, se développent jusqu'à leur apogée (phase d'activation maximale), puis s'intègrent grâce aux mouvements spontanés du bébé (c'est-à-dire se mettent "en dormance") pour laisser place aux réflexes de vie et de posture (maintien de la tête, maîtrise de l'équilibre, réflexe de sursaut bien modulé...).

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Que se passe-t-il si des réflexes archaïques sont mal intégrés ?

Des difficultés peuvent apparaître, tant chez l'adulte que chez l'enfant, qui peuvent concerner la sphère motrice, cognitive et/ou émotionnelle :

Posture

Equilibre

Coordination

Motricité globale

Motricité fine

Tensions

Bruxisme

Enurésie

Alimentation

Attention

Concentration

Mémorisation

Organisation

Langage

Lecture

Ecriture

Mathématiques

Anxiété

Phobies

Stress

Manque de confiance

Colères

Grande timidité

Forte suceptibilité

Hypersensibilité

Manque d'adaptation

Références Scientifiques :

Dyslexie et Réflexe Tonique Asymétrique du Cou : https://www.mdpi.com/2413282

Autisme et Réflexes Archaïques : https://www.mdpi.com/2413282

Mémoire et bercements : https://www.cell.com/current-biology/pdf/S0960-9822(18)31662-2.pdf

Lien entre le ramper et les apprentissages : https://shs.hal.science/halshs-00867376/file/Article_PECHEUX-GRIMM_Motricite_globale_et_graphique_observations_et_remediations.pdf?fbclid=IwAR1dnchdzdcBLkZ262YvKA-3Rlb8Ga6D8KJDHLDY-ali012MOpJgaC29eZ0

Réflexes primitifs et performances et blessures chez les footballeurs : https://theses.fr/2025PAST3003

Mise en cause de l'intégration des réflexes archaïques par le Conseil National Professionnel des Psychomotriciens (CNPP) :

Réponse de Claire Lecut (RMTi) :

Suite aux controverses qui alimentent le débat autour de la pertinence des approches d’intégration des réflexes archaïques, il m’apparait important de clarifier certains points et de faire valoir mon positionnement basé sur plus de 20 ans de pratique de terrain.

Je reconnais la préoccupation existante quant à la nécessité, pour les professionnels de santé, d’adopter des interventions fondées sur des preuves scientifiques afin d’assurer la sécurité des soins. Cette exigence est cruciale dans le champ médical, où les protocoles doivent être rigoureusement validés avant d’être appliqués.

Cependant, il convient de rappeler que l’intégration des réflexes archaïques ne relève pas du domaine médical. Il s’agit d’une approche éducative et développementale, dont l’objectif est d’accompagner le développement sensoriel, moteur et cognitif des individus et vise à en optimiser la posture, la coordination, la concentration et les apprentissages*.

À ce titre, les critères de validation qui lui sont appliqués ne peuvent être les mêmes que ceux du champ thérapeutique. Exiger des preuves strictement médicales pour une approche éducative serait donc un non-sens méthodologique et un frein à l’innovation dans les pratiques pédagogiques et sensori-motrices.

Il me semble aussi essentiel de rappeler ce principe fondamental de la recherche scientifique selon lequel le fait qu’une approche ne soit pas encore validée par toutes les études disponibles à un instant T ne signifie pas qu’une approche est invalide. Les connaissances évoluent, et l’histoire nous enseigne que les plus grandes avancées ont souvent commencé par des observations empiriques avant d’être validées.

Rejeter une approche simplement parce qu’elle n’a pas encore été étudiée en profondeur avec le recul temporel nécessaire ni fait l’objet de meta analyses reviendrait à nier ce principe fondamental du progrès scientifique : l’observation précède souvent la validation. Et donc l’absence de preuve ne constitue pas la preuve de l’absence.

Ce phénomène d’opposition entre empirisme et validation scientifique est classique, mais il ne justifie en rien de rejeter une approche qui montre des résultats concrets sur le terrain. Pourquoi tant de parents, d’enseignants et de professionnels voient-ils des résultats concrets ?

Pourquoi des milliers de personnes dans le monde bénéficient-elles de cette approche si elle n’a aucun fondement ?

L’expérience de terrain ne remplace certes pas les études scientifiques, mais elle mérite d’être considérée avec sérieux. Une approche qui fonctionne mérite d’être étudiée, et non rejetée d’emblée.

Quant à rejeter sans preuve, est-ce une posture scientifique ? Si l’on exige des preuves scientifiques pour valider une approche, alors la rigueur intellectuelle impose d’examiner aussi s’il existe des études prouvant son inefficacité. Or, à ce jour, aucune étude sérieuse ne l’invalide. Son rejet par certains acteurs semble donc reposer davantage sur un parti pris que sur une véritable analyse scientifique.

Je tiens à préciser que les observations et résultats de terrain font l’objet d’études très sérieuses et nombre de recherches sur les réflexes primitifs sont publiées en anglais dans des revues scientifiques reconnues (PubMed, The Lancet, Science Direct, etc). Il est bien regrettable que ces travaux soient parfois méconnus du public francophone, laissant ainsi la porte ouverte à des allégations superficielles et douteuses.

Enfin, il est crucial de rappeler que l’intégration des réflexes archaïques ne prétend pas remplacer une prise en charge médicale ou paramédicale. Son objectif est d’offrir une nouvelle grille de lecture et des outils supplémentaires pour accompagner les enfants et les adultes dans le développement de leur plein potentiel. Je n’ai - de toute ma carrière - jamais entendu parler de personnes qui auraient souffert d’un retard de diagnostique ou de prise en charge médicale à cause d’un recours à cette approche. Nous recevons les personnes en accompagnement réflexe davantage en fin d’un parcours - bien fastidieux - dans la majorité des cas.

Cette approche ne nuit donc en rien aux protocoles existants et peut coexister avec d’autres interventions dans un cadre bienveillant et structuré. Le véritable enjeu n’est donc pas d’opposer des pratiques, mais d’encourager une collaboration interdisciplinaire qui respecte les compétences et les rôles de chacun.

Si l’intégration des réflexes archaïques montre des résultats concrets sur le terrain depuis plus de 25 ans, et bénéficie déjà d’observations de qualité, alors il serait plus constructif d’encourager la recherche dans ce domaine plutôt que de la disqualifier a priori. Cela permettrait d’en explorer les mécanismes et d’ouvrir la voie à une meilleure compréhension du développement neuro-moteur.

Au lieu d’opposer systématiquement empirisme et recherche, ne serait-il pas plus constructif d’encourager le dialogue et d’étudier cette approche avec l’ouverture d’esprit nécessaire à tout progrès ?

C’est ainsi que la science progresse : en observant, en expérimentant, puis en validant, et non en rejetant d’emblée ce qui ne correspond pas encore aux cadres établis.

Claire LECUT - Praticienne et formatrice RMTi

*Il existe une confusion persistante entre la définition des réflexes archaïques dans le cadre médical et celle que nous utilisons dans notre travail. Le monde médical s’intéresse aux réflexes archaïques en tant qu’indicateurs neurologiques chez le nouveau-né - leur absence (puis leur persistance excessive par la suite) pouvant signaler des pathologies (partie immergée de l’iceberg). À l’inverse, l’approche éducative travaille sur la manière dont ces réflexes influencent le développement moteur, la posture, la concentration et les apprentissages tout au long de la vie, et peuvent être un véritable levier pour les optimiser (partie émergée de l’iceberg).

Réponse de Paul Landon (IMP) :

Réponse de Volodalen :

 
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